Juste un conseil, ça va prendre 2 minutes! | Podcast Va te faire voir par Julie Rochon

Envie d’une discussion franche sur les conseils rapides et gratuits que l’on cherche à obtenir des professionnels? Je te partage mon expérience (et celle de BEAUCOUP de professionnels) pour démontrer que non, ce n’est jamais qu’une simple réponse qu’on a à donner.

Dans cet épisode tu vas :

  • Comprendre à quel point c’est devenu facile de solliciter des conseils gratuits en ligne et en personne et l’impact que ça peut avoir sur les professionnels qui se font solliciter à tour de bras.
  • Découvrir qu’il existe une limite entre conseils gratuits et services rémunérés. Autant pour toi que pour les professionnels que tu sollicites, il est important de remettre à l’avant-plan la valeur de l’expertise qui est offerte en privé (DM ou autre) et tracer une limite à ton implication émotionnelle et professionnelle.
  • Comprendre qu’il est important de réfléchir avant de poser des questions. Et d’utiliser les outils à notre portée avant de prendre du temps à quelqu’un en lui posant des questions.
  • Avoir envie de valoriser davantage les connaissances des professionnels que tu approches en les reconnaissant publiquement pour leurs réponses gratuites.

Je crois qu’il est possible de solliciter et donner des conseils gratuits dans le respect et d’une façon qui va bénéficier autant à la personne qui pose la question qu’à celle qui y répond. C’est une question d’équilibre.

Est-ce que cet épisode te fera changer tes habitudes? Et si c’est toi qui reçois toujours plein de questions à répondre gratuitement, comment aborderas-tu ça avec les prochaines personnes qui vont t’approcher?

 

*La transcription de notre échange est disponible plus bas sur la page.
**Aussi disponible sur YouTube en version avec sous-titres.

TRANSCRIPTION DE L’ÉPISODE

Salut tout le monde, je suis contente de vous retrouver! Aujourd’hui je jase de ces fameux conseils rapidos qu’on essaie d’aller extirper à d’autres professionnels en disant que ça va prendre juste deux minutes.

Le sujet part de cet été, j’étais à la pharmacie pour mon fils. Je l’ai raconté sur LinkedIn, mais je le raconte ici juste pour donner le contexte. J’étais à la pharmacie pour mon fils qui avait un problème de santé qui n’était pas grave. J’étais dans la rangée, je regardais des produits, puis j’hésitais entre deux produits. J’étais tellement pas sûre, je me suis dit « Il va falloir que j’aille demander au pharmacien ». Je m’en vais au comptoir, on me dit « C’est pourquoi? », on me donne mon nom, il faut que j’attende.

Le pharmacien nomme mon nom cinq minutes plus tard, on s’entend, ce n’est pas long, mais cinq minutes plus tard, il part dans une panoplie de questions pour comprendre le besoin de mon fils. Moi, je dis « Non, je sais tout ça. J’ai juste besoin de savoir lequel des deux produits, lui ou lui, il a besoin. » Puis là, il me pose d’autres questions. Moi, je ne suis pas contente parce que je suis pressée, parce que c’est ça, parce que je veux juste une réponse, c’est simple.

Le pharmacien vient avec moi dans la rangée et au final, ne me propose pas ni le produit A ni le produit B que je regardais, mais à la lumière de mes réponses, me propose le produit C en me disant « Ça va vraiment être ça qui va être mieux pour lui, ça va l’aider ».

Ça ne prend jamais juste 2 minutes

Je repars chez nous, en auto, je me dis « Waouh! Je viens de vivre ce que je vis au quotidien dans ma vie professionnelle de recevoir des demandes de conseils en disant « Ça va prendre juste deux minutes. J’ai juste une petite question, ça ne prendra pas de temps. » Puis la réalité, c’est que ça prend jamais juste deux minutes de répondre à une question. Quand j’ai nommé ça sur LinkedIn, j’ai eu des professionnels de tous les domaines. C’est sans exception, qui ont écrit en dessous « Mon Dieu, moi aussi ça m’arrive. » Ça peut être une avocate, gestionnaire de médias sociaux, formateur. Ça peut même être une coiffeuse. « Ça va prendre deux minutes, passe-moi entre deux clients, j’ai juste mon toupet à arranger. Ce n’est pas le même que ça fonctionne.

Je ne compte plus le nombre de fois dans une semaine où on me demande des conseils en privé. Je ne compte plus les fois. Si ce n’est pas chaque jour, c’est plusieurs fois par jour. Parfois, c’est les mêmes personnes qui reviennent, puis d’autres fois, c’est des nouvelles. Des fois, c’est des gens que je connais, c’est des anciens clients. Que c’est des amis que je me suis comme faites en ligne, mais il y a d’autres fois que c’est des gens que j’ai aucune foutue idée c’est qui, puis qui m’écrivent pour me demander un conseil sur leur business alors que je ne sais même pas ce qu’ils mangent en hiver. C’est pas possible. Des fois, je pose la question parce que je réponds, je veux dire, je suis pas bête. Souvent, on va répondre à ces personnes là parce que oui, peut- être que ça prend juste deux minutes parce que j’ai de l’expérience parce que tu sais que j’ai vécu telle chose ou que j’ai testé telle autre affaire. » Ça, c’est correct. Je ne dis pas qu’il ne faut pas jamais répondre aux gens qui demandent des conseils.

Reconnaître la valeur du conseil, mais le vouloir gratuitement

Par contre, je dis juste que : il est où le moment où dans notre tête, puis je m’inclus là-dedans parce que moi aussi, ça m’arrive de demander des petits conseils vite vite à d’autres personnes. Qu’est-ce qui s’est passé entre le moment où on s’est dit « Cette personne là, pour moi, elle est super crédible, je lui fais confiance, je vais aller lui poser une question parce que je sais qu’elle va me donner la bonne réponse, je sais qu’elle va pouvoir m’aider. Qu’est-ce qui s’est passé entre ça et « Non, je ne vais pas payer pour ses services. » On s’entend, ce n’est pas chaque question qui peut déboucher sur des services, une vente, un client, etc.

Mais je trouve qu’il y a quelque chose qui se passe entre la petite question vite vite que tu vas poser à un gestionnaire de médias sociaux, par exemple. « Pourrais-tu juste me dire, mettons sur Instagram, l’option tel… » « Comment ça marche? Je ne comprends pas. » Mais par contre, si cette personne offre des formations, tu ne payeras pas pour avoir ces formations Instagram alors que tu en aurais peut-être franchement besoin. C’est la même chose quand les gens viennent vers moi me poser des questions sur leur business. Oui, OK. Ça me fait plaisir d’aider, ça me fait plaisir de répondre dans la mesure du possible, mais il faut que je pose des questions.

Ma réponse le plus souvent, ça va être « Ça dépend. » Puis là, je pitche plein de questions. « Ça dépend, as-tu pensé à ça? As-tu vécu ci? As-tu fait ça? As-tu été planté ça? As-tu fait ci et puis ça? » La personne « Ah, why? » Je ne dis pas peut-être qu’il y a des gens présentement qui écoutent, qui se sentent concernés. Sachez, parce que vous m’avez probablement posé déjà des questions, vous n’êtes pas seuls. Ce n’est pas que le fait qu’une personne ici de temps en temps vienne me poser des questions, c’est le fait que c’est à chaque jour et de façon constante. C’est plus ça. À partir de de quand on a décidé qu’on allait pas dépenser, on n’allait pas investir? On s’entend si je cherche comment fonctionne une fonctionnalité dans Instagram, ça veut pas dire j’ai besoin d’une formation. Ça, c’est clair. Mais faites juste penser que Google existe, YouTube existe, il y a un shitload d’articles, de vidéos, de tutoriels partout sur le web, même sur Pinterest, qui peuvent vous aider à trouver la réponse à votre question. C’est sûr que ça devient tellement plus simple, au lieu de réfléchir, au lieu de se poser la question ou de chercher, c’est tellement plus simple d’aller vers quelqu’un qu’on a confiance.

Je le répète, je le fais moi avec, je ne suis pas meilleure que personne d’autre, mais c’est devenu tellement plus facile de dire « Je vais aller demander à Julie qu’est-ce qu’elle en pense? » quel outil elle utilise pour… Comment est-ce qu’elle fait telle affaire? Pourquoi elle fait telle affaire? As- tu des références? Je cherche telle chose. Oui, mais par contre, moi, mon besoin, c’est ça, ça, ça. À chaque fois, mon cerveau spinne parce que je ne veux pas répondre à n’importe quoi, parce que je veux être gentille, puis parce que mon besoin profond d’aider les autres prend le dessus.

Tracer la limite entre conseil gratuit et payant

Mais où est-ce qu’on met notre limite par rapport aux conseils gratuits qu’on va donner? » Puis là, les conseils business, moi, j’ai arrêté d’en donner. Dès que tu tombes dans des trucs personnalisés, je vais dire « Viens avec moi. Si tu me poses cette question là, parce que souvent, la question nécessite de plus grandes réflexions ou de penser à d’autres détails que tu n’aurais peut- être pas pensés. Oui, je peux juste répondre à ta question, mais est-ce que ça va vraiment t’aider que je le fasse?

J’ai réalisé, parce qu’à mes débuts, à mon compte, j’étais vraiment axée visibilité, je faisais du coaching, de la formation et tout ça, je croulais sous les demandes techniques. « Je trouve pas le piton là. » C’était rendu que les gens m’envoyais des screenshots, j’allais sur les réseaux sociaux des gens pour vérifier. Je faisais ci, je faisais ça. Au final, j’étais comme « Ce serait le fun que je puisse payer mon hypothèque avec mon entreprise plutôt que d’aider tout le monde gratuitement. » Ce que j’ai remarqué, que j’ai fait, puis que ce n’est pas voulu, j’ai commencé à être moins à donner moins de contenu pro sur mes plateformes parce que ça génère des questions et que les questions sont toujours de plus en plus poussées, donc me demande de plus en plus de temps à répondre et nécessite que je creuse de plus en plus aussi pour poser des questions. Exemple, le meilleur exemple, c’est quand je parle de positionnement. « OK, mais toi, Julie, tu dirais que c’est quoi mon positionnement? Est-ce que tu t’attends à ce que je te réponde ça en DM sur Instagram dans un vocal d’une minute? »

C’est impossible. Il faut que je connaisse ta business, il faut que je connaisse tes objectifs, il faut qu’on ait évalué… Il y a tellement de choses auxquelles penser. C’est comme si tu allais voir un avocat puis tu dis « Je veux me défendre, il est arrivé ça, qu’est-ce que je fais? » Attends minute là, il y a plein de détails.

Se retirer de la vie « publique » pour éviter les situations malaisantes

Ce que ça a fait aussi, c’est que parce que j’ai été tellement sollicitée qu’à un moment donné, je me suis refermée sur moi. Je participe presque plus à des réseautages parce que je passe la grande soirée, parce qu’entre entrepreneurs, qu’est-ce qu’on fait? On jase de business et moi, automatiquement, je suis allumée parce que c’est ça ma job, d’aider les gens avec leur business. Je suis allumée, les gens savent ce que je fais, ils me posent des questions. Ça finit tout le temps qu’ au final, quand je suis sors d’un réseautage, j’ai l’impression d’avoir vu plein de clients durant ma soirée, mais pas en avoir convertis aucun. Même chose dans des trucs informels. Exemple, on s’en va souper une couple d’entrepreneurs, j’ai déjà fait un souper avec toutes mes clientes aussi à un moment donné, on était plusieurs.

C’est sûr que je me fais ramasser dans un coin, ce n’est pas toujours voulu. Je ne pense pas que c’est voulu, je ne pense pas que c’est mal intentionné, mais je me ramasse tout le temps dans un coin à offrir une consultation privée à quelqu’un. Parce que la personne, je suis en face d’elle, elle en profite, je connais sa business. Je sors de là, je me sens… Je n’ai pas eu de fun. Je n’ai pas eu de fun parce que moi, ma soirée, je l’ai pas vécue comme n’importe qui d’autre qui était là pour échanger. C’est la raison pour laquelle aussi je participe pas à des sessions de coworking, parce que c’est reconnu que des entrepreneurs ensemble qui coworkent ne travaillent pas, mais discutent de job. Je suis constamment en train de travailler. Je travaille tout le temps, tout le temps. Sérieusement, j’aime aider. Je n’aime pas le conflit. Je suis très mal à l’aise d’en dire « non, désolée, ça, ça dépasse la limite », comme maintenant je l’ai dit un petit peu plus, mais pour que ça fasse en sorte que je me retire. C’est sûr que de me retirer, ça a un impact aussi sur ma business — mais le fait de répondre gratuitement à plein de monde peut avoir un impact aussi.

Je l’ai souvent raconté. Le moment où j’avais un groupe Facebook, il y avait 3 000 personnes dedans. J’ai donné, donné, donné, donné, donné, sans bon sang. Une chance que je faisais de la pige avec des agences à ce moment-là, que je gagnais très bien ma vie de cette façon là, parce que je n’aurais pas survécu vraiment longtemps avec mes propres services, parce que je donnais trop. Le but aujourd’hui, ce n’est pas de dire de ne plus poser de questions ou de ne plus me poser de questions, les gens vont avoir peur de m’écrire en privé, mais ce n’est pas de plus poser la question, mais de comprendre, d’analyser notre question avant d’aller la poser en privé à un autre professionnel. Est-ce que je peux trouver ma réponse ailleurs ou est- ce que si je pose ma question au professionnel, je suis capable de dire « J’ai cherché partout, je n’ai pas trouvé la réponse. Je sais que toi, tu connais l’information que je viens chercher. Je vais te poser ma question, répond- moi si tu veux. Déjà, de un, c’est très gentil de le dire. De deux, je ne connais pas personne qui va dire non. Donc, c’est malaisant de dire « non, je ne veux pas te répondre. » C’est bête. Mais faites vos recherches préalablement.

Reconnaître / remercier publiquement la valeur du professionnel qui offre des conseils gratuits

Si c’est des conseils que vous voulez, au moins, si vous recevez des conseils gratuits, diffusez donc l’information dans le sens où si j’écris à Sophie, nom fictif, pour poser une question de telle chose, après, pensez peut-être à promouvoir les connaissances de cette personne là ou l’entreprise de cette personne là, puis dire « Ça peut être une story. J’avais telle problématique, j’ai demandé à Sophie parce que pour moi, c’est vraiment la pro dans telle affaire. Elle m’a donné la réponse, vous pouvez donner la réponse comme vous pouvez garder ça pour vous selon le sujet. » Ça fait rayonner un peu la personne qui n’a pas l’impression de juste répondre en privé, en continu à des questions parce que ce n’est pas vrai que ça prend tout le temps juste deux minutes. Quand ça prend deux minutes, deux secondes, c’est correct. Quand vous voulez poser des questions spécifiques sur votre situation, sur ce que vous vivez, est-ce que vous pouvez au moins avoir la gentillesse de dire « Si tu veux, on peut prendre une rencontre d’une heure, je sais que c’est pas dans tes services, mais si tu es capable de m’aider, je pourrais te rémunérer pour cette heure là » et tout le kit.

Il y a certaines personnes, je l’ai déjà fait aussi, qui vont décider d’aider les gens comme ça, on the side, mais pensez, comme vous autres, vous voulez être rémunérés aussi pour les efforts que vous mettez à aider les gens, les professionnels qui offrent des services veulent être reconnus. C’est super, mais quand on est reconnu, on n’est pas obligé de répondre à tout le monde. Je pense que c’est une des raisons pour lesquelles il y a beaucoup de gens qui délaissent les réseaux sociaux ou qui sont de moins en moins intéressés à répondre aux DM. C’est parce que la ligne entre le gratuit et le payant est très difficile, en fait, elle est très facile à dépasser. Un coup qu’on a franchi ça, puis moi je l’ai franchi avec vraiment beaucoup trop de monde, mais un coup qu’on a franchi ça, les gens reviennent. Je me répète, c’est pas toujours mal. Je pense que c’est jamais mal intentionné, c’est jamais dans le but de profiter de la personne. Mais repensez toujours à les gens qui vous font ça, comment ils vous font ça, ça vous fait sentir, dites-vous que les gens à qui vous posez aussi des questions en continu se sentent de la même façon.

Voilà, sur ce, je vous invite à faire vos recherches pour vos questions, à trouver le moment opportun d’aller sonder des gens pour que ce soit fait toujours dans le respect de leurs compétences, de leur temps, qu’ils ne se sentent pas juste comme des machines à répondre à des questions alors que la majorité des réponses se trouvent sur Google et YouTube. Voilà, sur ce, on se dit à un prochain épisode. Ciao!

Salut, moi c'est Julie Rochon!

Julie Rochon animatrice podcast Va te faire voir

J’utilise des stratégies d’affaires et de communications numériques pour aider les travailleurs autonomes, les PME et les OBNL à améliorer leur positionnement, leurs offres, l’efficacité et la rentabilité de leurs processus et leurs communications et visibilité sur le web et les réseaux sociaux.

Mes client.e.s sont motivé.e.s à avoir une entreprise et/ou des projets qui leur ressemble pour avoir plus de fun et attirer de meilleurs clients. Je travaille actuellement uniquement en 1-1 avec mes clients, donc mon approche et mes conseils sont toujours personnalisés. Je déteste les formules toutes faites qui vendent du rêve.

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